Le Mur Végétal

Article écrit par Vincent Guillot Image

Si vous disposez d'un mur intérieur ou extérieur inutile ou inexploité... la création d'un mur végétal peut-être une solution intéressante avec des bénéfices importants...

Vous pouvez faire un mur végétal avec un feutre horticole imputressible (Env 3.50€ le mètre carré) inséré en double épaisseur entre deux grilles à béton ou sur un vieux volet roulant en PVC. Vous pouvez coudre alors le feutre à travers les trous en créant ici et là des poches qui pourront accueillir vos futurs plants.

Placez en bas de l’installation une gouttière (fermée d’un côté) et de l’autre côté un bac qui reçoit l'eau. Une pompe à aquarium sans filtre suffit pour réinjecter l’eau au sommet du mur végétal dans un tube percé tous les 5 cm (avec une tige chauffée) par des trous de 2mm de diamètre. (voir aussi les pompes solaires...) Passez dans le tuyau un furet de plombier pour bien ébarber les trous à l'intérieur, sinon les bactéries s'y installent et cela se bouche régulièrement. Si vous projetez un mur végétal de plus de 2m50 placez deux tubes percés dont un à mi- hauteur.
Il est impératif de bien assujettir le tuyau horizontal car les plantes vont tout faire pour prendre sa place, et si il gondole, il y aura des parties non arrosées.

L’ensemble peut être maintenu par des rampes de bibliothèques disposant d’un système de fixation par vissage et serrage en haut et en bas. Si c’est possible vous pouvez vous en servir comme cloison de séparation avec la possibilité de faire 2 faces cultivées. Si votre plafond est solide et bétonné vous pouvez réaliser une fixation chevillée.
Vous pouvez planter: tomates, poivrons, aubergines, patates douces, salades, courgettes...) et des fleurs (toutes les convolvulacées conviennent, la patate douce en est une), mais aussi capucines.
A l’intérieur, pour l'éclairage n'importe quelle lampe convient et il est possible de se chauffer partiellement l'hiver avec une lampe horticole beaucoup moins chère qu'un convecteur électrique et elle aura un double usage.
Pour nourrir les plantes et créer un circuit fermé, vous pouvez placer quelques tortues d'eau, des poissons ou des batraciens dans le réservoir. Le système peut-être autonome un mois avec des insectes (yules, drosophiles, araignées vers de terre et un couple de zostérops (oiseaux insectivores). Cela évite de mettre des engrais car les déjections des animaux sont immédiatement assimilées par les plantes lors de la mise en route de la pompe et cela ne sent rien du tout.

Intégrez vos plants sur le mur avant de mouiller le feutre: soit vous l'avez doublé et cousu ou agrafé tout les 20 cm2 environ et vous faite alors un petite incision horizontale, vous retirez les 2/3 de la motte et vous insérez la plante et vous agrafez ou cousez à gauche de la motte, à droite et en dessous de la motte. Soit vous avez choisi de coudre des poches et vous insérez simplement la motte raccourcie des 2 /3 dans la poche et complétez si besoin avec de l'humus.
Avec un pulvérisateur rempli d'eau chaude (environ 60° C) vous mouillez la totalité du feutre jusqu'à ce qu'il dégouline! C'est très important et chaque fois qu'il séchera pour une raison ou une autre (ce qui n'est pas souhaitable) il faudra procéder ainsi, sinon c'est l'inondation assurée car le feutre sec ne s'empreigne pas immédiatement de l'eau des tuyaux.
Compléter l'eau du bac et mettre en route la pompe pendant quelques heures pour que les micro organismes s'installent et pour que les plantes se réhydratent.
Suivant la luminosité de la pièce on peut utiliser des lampes horticoles, des néons ou rien, mais attention en général en intérieur, même avec une grande fenêtre, il ne pénètre que 10% de la luminosité naturelle.
Le principe du mur végétal est exactement le même en extérieur.

La clé de la réussite provient donc d'une installation efficace et minutieuse et du choix des plantes et de leur emplacement. En effet avec un éclairage par le dessus par exemple, le haut du mur est plus chaud, et plus lumineux et le bas est plus humide et plus sombre. Donc dans la cas d'un mur fait de plantes tropicales ou subtropicales on mettra en haut celles qui vivent prêt de la conopée et en bas celles des sous bois. Et les lianes à 1/3 de hauteur (convolvulacées en particulier).
Pour un mur extérieur il en va de même avec la prise en compte en plus des courants d'air et de l'orientation du mur.
1) vous pouvez passer plus de temps à couper les plantes qu'autre chose.
2) pensez à une bonne aération !
Le résultat en vaut la chandelle: c'est beau, vivant, sans aucune odeur et tout vos visiteurs seront scotchés sur votre mur végétal !
De plus et c'est la finalité du projet vous pourrez disposer d'un système de production autonome alimentaire.

Ne jamais traiter chimiquement (en cas d’attaque d'acariens, il suffit de pulvériser de l'eau chaude), si ce sont des champignons, coupez les parties malades et aérez la pièce.

Vous ne devez en aucun cas utiliser de filtres, sinon les matières organiques sont piégées par le filtre, ce qui est son rôle en aquariophilie et les débrits végétaux et insectes le bloquent.

Vous pouvez doubler le feutre en y insérant des poches pour y placer des nutriments.

Vous pouvez également, ce qui donne un bon rendu à l'oeil, régulièrement badigeonner le feutre avec un compost délayé dans de l'eau (boue liquide) cela fertilise bien et les micro organismes colonisent cette boue, faisant apparaître ainsi des mousses, micro algues, champignons et lichens. pour ce faire, le plus simple et de ramasser de l'humus en forêt.

Cela semble très technique, mais une fois la peur de se lancer dépassée, c'est facile très fiable et tout est possible pour un investissement très modeste !

Il faut régulièrement apporter de l'eau "neuve" qui peut être de l'eau de pluie. En résumé faites 1/3 de changement d'eau lorsque la réserve baisse de 1/5 environ. Ce qui est sûr c'est que comme dans tout bassin colonisé, le PH baisse régulièrement et se stabilise ensuite aux alentours de 7 voir un peu en dessous si il n'y a pas sur apport de nitrites. Sinon celles-ci se transforment en nitrates, les animaux meurent et il y a aussi généralement constitution de colonies d'algues brunes (un bon test pour cela reste en eau chaude (in door) les cardinalis particulièrement sensibles aux changements physico chimiques de l'eau, ou les vifs de pêche en extérieur. Attention, ne les introduire qu'après plusieurs semaines de fonctionnement, c'est à dire lorsque les colonies de micros organismes sont bien visibles sur le feutre).

L’expérimentateur du concept n’a jamais connu de problèmes important y compris avec un bassin de 8000 litres qui fonctionne depuis plus de 10 ans maintenant dans un jardin de la banlieue Toulousaine (c'est à dire en conditions extrêmes: plein soleil, différences thermiques très fortes et vent d'autan). Pour autant, même dans des conditions défavorables (absence d'un mois en août par exemple au retour, presque plus d'eau et une soupe au fond du bac et il n’a perdu aucun animal. La seule chose étant que du fait de la sécheresse relative, les yules ont mangé tout le bois mort et une partie des micro organisme: sciure sur la moquette. Pour les bassins, parfois suite à la négligence des propriétaires, on constatera de la soupe verdâtre au fond, mais jamais les poissons, batraciens et escargots aquatiques n'ont totalement disparu (ce qui aurait été forcément le cas en cas de nitrates)

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